L’assurance-placement : un atout stratégique face à la nouvelle taxation des plus-values en Belgique
- mmalengreaux8
- 18 nov.
- 4 min de lecture
L’année 2026 marquera probablement une évolution majeure pour les investisseurs belges : l’introduction d’un impôt sur les plus-values mobilières. Cette mesure, longtemps débattue, vise à instaurer une taxation uniforme de 10 % sur les plus-values réalisées par les particuliers lors de la vente d’actifs financiers (remarque : taux de taxation différents pour les détenteurs de participation significative dans une société).
Sont concernés la plupart des placements : actions cotées ou non cotées, fonds d’investissement, obligations, produits dérivés, ETF, or, cryptomonnaies, mais aussi les contrats d’assurance-vie d’investissement (Branche 21 et 23).
Dans ce nouveau cadre fiscal, l’assurance-placement se distingue plus que jamais comme un outil performant pour gérer, valoriser et transmettre son patrimoine, tout en maîtrisant la charge fiscale.
Remarque : il n’existe pas encore de texte de loi à ce jour concernant la taxe sur les plus-values, les éléments ci-dessous sont donc sujet à modification jusqu’à l’entrée en vigueur éventuelle de la nouvelle taxe en 2026.

1. Le fait générateur : quand la plus-value devient imposable
Selon les textes actuellement disponibles, la taxe de 10 % ne s’appliquera que lors de la réalisation effective d’une plus-value, c’est-à-dire au moment d’une cession à titre onéreux. Autrement dit, il faut qu’il y ait une vente ou un rachat (exception : exit tax en cas de changement de pays de résidence)
Les transmissions à titre gratuit (donation, décès) seront exonérées. Cela constitue une différence majeure par rapport à un compte titre.
Une exonération annuelle de 10 000 € est également prévue.
Pour déterminer la plus-value imposable, une photo de la valeur au 31 décembre 2025 servira de référence : tout gain antérieur à cette date restera exonéré. En cas de rachat partiel d’un contrat d’assurance-vie, seule la fraction du rachat correspondant à la plus-value sera imposée, selon une méthode encore à confirmer (proportionnelle, FIFO ou LIFO).
2. L’effet de capitalisation : compenser dans le temps les gains et les pertes
L’un des grands atouts du contrat d’assurance-placement par rapport à cette nouvelle taxe sur les plus-values est sa neutralité fiscale interne : tant qu’aucun rachat n’est effectué, les opérations au sein du contrat (achats, ventes, arbitrages) ne génèrent aucune taxation immédiate. Cela permet un report de la taxation et donc des intérêts composés plus intéressants. On peut arbitrer deux positions au sein d’une assurance placement sans impact fiscal. Dans un compte-titres, chaque transaction sera immédiatement imposée.
Par ailleurs, les plus-values et moins-values peuvent se compenser dans le temps, jusqu’à la sortie. À l’inverse, dans un compte-titres, les pertes ne sont déductibles que si elles sont réalisées au cours de la même année, sans possibilité de report ultérieur.Autrement dit, l’assurance-placement permet une globalisation des performances sur plusieurs années, réduisant le risque fiscal lié à la volatilité des marchés. Vous avez la flexibilité d’effectuer les changements dans votre portefeuille en faisant abstraction de la latence fiscale.
De plus, l’assurance-placement simplifie la gestion administrative : pas de comptabilité à tenir, pas de déclaration complexe pour chaque opération, et moins de paperasse à gérer. Au niveau des comptes titres, il est probable que le contribuable devra déclarer ses plus-values taxées et moins-values réalisées pour récupérer trop d’imposition.
Elle offre également une meilleure protection contre la double imposition présente pour le compte titre avec la distinction à faire entre la taxe Reynders qui s’applique déjà sur les intérêts et plus values obligataires et la taxe sur les plus-values.
3. Comparatif : compte titres vs contrat d’assurance-placement
Voici une synthèse des principales différences entre une détention directe via compte-titres et une détention via contrat d’assurance placement :
Détention par un compte-titres | Détention par une assurance-placement |
Chaque transaction immédiatement imposée | Plus-value uniquement taxable en cas de rachat du contrat d’assurance-vie |
Moins-value uniquement déductible en cas de réalisation dans la même année | Compensation des profits et pertes sur plusieurs années |
Beaucoup de formalités administratives : comptabilité, déclarations | Aucune formalité administrative |
Risque de double imposition (taxe Reynders, impôts sur plus-values spéculatives) | Pas de risque de double imposition |
Source : Utmost Wealth Solutions
4. L’assurance-placement : un cadre fiscalement avantageux
Pour rappel, outre l’attrait de l’assurance-placement face à la taxe sur les plus-values, celle-ci est par ailleurs très attractive par rapport à un compte titre de manière général au niveau fiscal.
À première vue, ce placement pour un résident fiscal belge supporte une taxe d’entrée de 2 % sur la prime versée. Mais cette taxe initiale est largement compensée par les nombreuses exonérations dont bénéficie l’assurance-vie par rapport à un compte titres :
Pas de taxe sur les opérations boursières (TOB) : chaque achat ou vente à l’intérieur du contrat échappe à la taxe de 0,12 %, 0,35 % ou 1,32 % appliquée sur un compte-titres classique.
Pas de précompte mobilier sur les revenus internes : les dividendes et intérêts encaissés dans le contrat ne subissent pas le précompte de 30 %.
Pas de taxe Reynders : contrairement à certains fonds obligataires ou mixtes détenus directement, les plus-values obligataires au sein du contrat ne sont pas imposées à 30 %.
Ainsi, si la taxe de 2 % est un coût d’entrée, elle peut être selon différentes hypothèses généralement amortie en quelques années (3 à 5 ans selon le type d’actifs et nombres de transaction) grâce aux économies d’impôt générées par le contrat. Au-delà, l’avantage fiscal se traduit directement par un rendement net supérieur.
5. Autres attraits de l’assurance-placement
Outre ses avantages fiscaux, l’assurance-placement est particulièrement intéressante pour d’autres raisons (insaisissabilité, planification, choix d’instruments financiers, tarification…) mais qui seront abordés dans d’autres thématiques.
En conclusion
Alors que la Belgique s’apprête à introduire un impôt sur les plus-values financières, le contrat d’assurance-placement apparaît comme un instrument incontournable pour préserver la performance nette de vos investissements.
En combinant différé d’imposition, effet de capitalisation, exonération de certaines taxes et souplesse successorale, il constitue une solution efficace pour concilier rendement, fiscalité et transmission.
Pour évaluer l’intérêt de cette approche selon votre situation personnelle, n’hésitez pas à nous contacter pour chiffrer les économies potentielles et intégrer cette solution dans votre stratégie patrimoniale globale.




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